Le Maroc est un pays où nous avons vécu pendant 5 ans. Nous habitions à Marrakech. Laurent a organisé des randonnées en montagne dans tout le massif de l’Atlas et dans le désert pour des agences de voyages. A chaque retour en Bretagne pendant les vacances, nous échangions avec nos amis sur le désert et nous avons fini par les convaincre de venir avec leurs enfants marcher dans le désert au Maroc !
Un Noël dans le désert au Maroc
Ce Noël 2010 reste dans nos mémoires. En ce 24 décembre, au milieu des dunes de Remlia dans le Sud Est du pays, nous arrivons après 5 heures de 4×4 depuis Ouarzazate en plein milieu des dunes où seules quelques montagnes barrent l’horizon. Nous sommes 8 adultes et 8 enfants de 8 à 12 ans. Les enfants ont encore assez d’énergie pour partir à l’assaut des grandes dunes autour du campement.
Le 25 décembre, au petit matin, chacun découvre une petite surprise : un chèche. Le chèche est l’élément indispensable pour le désert. Il se porte sur la tête et le visage et permet de se protéger du soleil et du vent sec du désert. Chakir, notre guide, fait une petite démonstration pour montrer comment le mettre. Tout le monde s’essaye et Chakir aide beaucoup d’entre nous.
Le premier matin, la mise en route est toujours un peu longue. Chacun se demande quoi emporter pour la journée de marche dans le désert dans son petit sac à dos. Au fil des jours, on s’allège et on s’aperçoit qu’on n’a pas besoin de grand chose !
Chakir donne le signal du départ car nous avons un itinéraire à respecter.
Notre caravane se met en route :
- Chakir, notre guide
- Omar, le cuisinier
- 4 chameliers et leurs chameaux
- 8 enfants de 8 à 12 ans
- et 8 parents
Ce matin, nous longeons les dunes de Remlia, petite mise en jambe dans ce décor grandiose. Les enfants grimpent les dunes, redescendent infatigables.
Les dunes font place à un canyon puis un reg, plateau rocailleux. Nos amis s’étonnent de la diversité des paysages. Ils sont sous le charme.
Nous finissons la journée au pied d’une grande dune au Maroc où nous montons le bivouac. Pas le temps de sentir la fatigue des 12km de la journée, nous repartons tous à l’assaut de cette dune. Les couleurs de fin de journée sont grandioses.
Petit thé sur la crête de la dune pour admirer le coucher du soleil.
Ce soir, nous réservons une surprise aux enfants. Un feu d’artifice ! Laurent et Dom sont partis deux dunes plus loin pour préparer les fusées, c’est de là qu’il est lancé. Dans cet univers tellement silencieux, les pétards résonnent beaucoup et les couleurs se mêlent au milliers d’étoiles. Les chameliers sont émerveillés, c’est nouveau pour eux. C’est tellement sympa de voir leur réaction, leur tête d’enfant face à ce spectacle. Même nos amis sont surpris. Nous avons bien réussi notre coup de théâtre.
L’air est doux ce soir et les enfants dorment à la belle étoile.
Entre désert et fossiles dans le désert
Notre camp est posé pour deux nuits. Le départ est plus rapide car nous laissons nos affaires dans les tentes.
Ce matin, nous marchons vers la montagne noire appelée la Tagine. En effet, sa forme ressemble étonnamment à la partie supérieure du plat traditionnel en pierre cuite que l’on voit sur toutes les tables marocaines. Cet endroit est un haut lieu de l’époque du Crétacé. Les fossiles du Crétacé sont présents le long d’une falaise s’étendant sur plus de 250 kilomètres à proximité de la frontière avec l’Algérie. Ils sont concentrés dans certaines zones en surface sous l’action de l’érosion, ou se rencontrent dans des niveaux de grès et de microconglomérats dans la falaise. La roche est très friable, et facilement nous découvrons des ossements, des bouts d’os, des dents,…Cela appartiendraient à des dinosaures, des carnivores, peut être aussi des poissons.
Nous nous sentons de véritables archéologues. Chacun a trouvé des merveilles, que après avoir admiré, pris en photos, nous laissons sur le site.
Sur le chemin du retour au camp, nous passons à Toucroute, petite oasis où nous faisons le plein d’eau. Les bidons sont chargés sur les chameaux.
Notre caravane se disperse. Chacun marche à son rythme, perdu dans ses pensées face à cette immensité et ce silence. Les enfants sont vite devenus amis avec les chameliers et alternent marche et chameau. Peu importe qu’ils ne parlent pas la même langue, ils se comprennent très bien.
Une bonne odeur venue du camp aide les enfants et les parents à terminer la journée. Le cuisinier, a préparé des crêpes pour le goûter. On se régale.
A l’assaut des dunes du désert du Maroc
Ce matin, le pain est fait « maison » ou plutôt « made in désert » pour le petit déjeuner. Omar a préparé la pâte et un feu. Une fois la braise bien chaude, on la décale du feu, on creuse un léger trou pour pouvoir déposer la galette de pâte d’un seul coup sur le sable chaud. Ensuite il faut la recouvrir de sable chaud et suivre la cuisson en rajoutant plus ou moins de braises. Le sable est si chaud que peu de grains de sable se colle à la pâte.
Les enfants sont impatients de le goûter. Une fois cuit, on le tape un peu pour enlever les quelques grains de sable à l’extérieur et c’est prêt. Ce pain appelé taguella est tout chaud et particulièrement bon avec un peu d’huile d’olive, du fromage ou autre confiture et pâtes à tartiner…
Notre matinée est rythmée par des passages de cordons dunaires. A chaque cordon, chacun essaye de nouvelles acrobaties. Laurent, le photographe, prend les clichés. Petits et grands s’éclatent.
Nous posons le camp dans les dunes d’Ouzina. Le sable est plus orangé, à Remlia il était plus jaune.
Après un déjeuner sous la khaïma, l’après-midi s’écoule tranquillement. Sieste pour certains, marche pour d’autres et jeux. Les enfants avec Chakir jouent à l’awale, quelques trous dans le sable, quelques crottes de chameau pour faire les pions et c’est parti. Le but : récupérer tous les pions de l’adversaire. Chacun invente des stratégies et les défend.
En fin de journée, tout le monde se retrouve en haut de la dune pour admirer les couleurs. C’est absolument grandiose.
Ces quelques jours hors du temps sont passés très vite et en même temps, ont permis à chacun de se ressourcer, de se retrouver dans cet univers si différent. D’apprécier le désert.
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