Le Serengeti signifie « plaine sans fin » en langue masaï, c’est là où nous avons décidé d’aller en voyage. Nous entrons dans le parc par la porte située au nord est.Dès l’entrée, ce lézard rouge et bleu nous souhaite la bienvenue.
La migration des gnous dans la Grumeti
Le parc du Serengeti offre tout de suite ses paysages de plaines immenses parsemées de gros cailloux, l’impression d’immensité est déjà bien présente.Nous roulons vers la région de la Grumeti au nord ouest du parc. Nous établissons notre camp au bord de la rivière Grumeti. C’est un camp de luxe pour nous : une tente mess, une tente toilette, une tente douche et notre tente.
La vie d’un gnou dans le Serengeti
C’est dans le Serengeti en Tanzanie et au Masaï Mara au Kenya (2 parcs qui se rejoignent) qu’a lieu chaque année la plus grande migration animale encore existante.Commençons par quelques explications sur ce phénomène.Les gnous sont les meneurs. En début d’année, gnous et zèbres donnent naissance dans le sud du Serengeti . Puis les pluies arrivent, ils commencent à remonter vers l’est puis le centre du Serengeti et l’ouest.Les pluies diminuent. En juin ils sont dans le western corridor, vers la Grumeti rivière, le nord et Lobo et arrivent au Masaï Mara durant les mois de juillet et août.A l’automne, la migration revient vers la Tanzanie et se déplacent en fonction des pluies. En fin d’année ils sont dans le sud du Serengeti.Et ce cycle recommence indéfiniment…C’est une boucle de plus de 3000km à la recherche des meilleurs pâturages. Les gnous possèdent cette faculté étonnante de détecter la pluie, c’est eux qui donnent le signal des déplacements et plus précisément c’est une ancêtre femelle. Les gnous peuvent parcourir jusqu’à 80 km par jour. Chaque année ce phénomène a lieu, c’est difficile de donner un calendrier vraiment précis car c’est un événement naturel et spontané.Nous sommes le 21 juin. Toute la nuit, nous avons entendu les gnous crier. Au petit matin, nous partons à leur rencontre. A peine quelques mètres et ils sont là. La plaine est envahie de gnous, une file ininterrompue marche dans le but de trouver toujours de l’herbe meilleure. Jeunes et moins jeunes avancent inlassablement.La vue de tous ces gnous est hallucinante. Il serait sans doute 3 millions de gnous et 400 000 zèbres à se déplacer. Des millions de pattes foulent le sol, les mêmes pistes, les mêmes traces qui avancent aveuglement les uns derrière les autres. Le gnou a une drôle d’allure. Il n’est pas très gracieux. Il a en effet un corps de cheval, surmonté d’une tête de boeuf, le tout étant supporté par de longues et fines pattes d’antilope. Les fauves sont là, ils suivent ce phénomène. Ils choisissent les plus faibles, les plus jeunes. Les fauves sont aussi dans les arbres pour avoir une meilleure vue sur la colonne. C’est la première fois que je vois des lions dans les arbres. Cette troupe, que nous observons, n’est pas loin de notre camp. Pour les fauves, c’est un véritable festin.Au passage de la Grumeti rivière, rivière encaissée et asséchée à cette époque de l’année, les gnous arrivent en colonne et prennent des passages étroits. Sans raison particulière, le troupeau s’affole, galope dans un nuage de poussière. A la remontée sur l’autre berge, ils se bousculent, les plus faibles tombent. Ils sont piétinés.Dès que ces animaux succombent, les vautours et les marabouts apparaissent. Ils se disputent avidement les restes et ne laissent qu’une carcasse que le soleil africain achève de blanchir.Nous passons 3 jours à sillonner cette partie de la Grumeti. Dans certains endroits, les mouches tsé tsé sont bien présentes. On se demandait pourquoi il y avait une tapette dans la voiture, on comprend vite son utilité. Ces mouches piquent très fort. A d’autres endroits, aucunes mouches, cela s’explique par les draps bleus accrochés aux arbres, ils sont imbibés d’un produit repellent.La migration comme si vous y étiez : Aux heures chaudes, nous faisons la sieste tout comme les animaux. Le temps est orageux et lourd. Une nuit un orage éclate, le tonnerre résonne dans toute la savane.Les hippopotames et les crocodiles se partagent les quelques trous d’eau pas encore asséchés de la Grumeti rivière.
La région de Seronera dans le Serengeti
On a vu assez de gnous, nous changeons d’endroit ! Nous roulons vers l’est, le paysage est différent. Les acacias sont plus présents. Les gnous disparaissent.
Le royaume des lions
Nous arrivons vers Seronera dans le Serengeti. Le Serengeti est le plus ancien parc tanzanien. Il a été créé en 1951, sa superficie est d’environ 14 763 km² soit 140 fois la taille de Paris intra muros.Les plaines immenses typiques de ce parc s’étendent à perte de vue. L’impression d’immensité est incroyable. On ne ressent pas cette immensité au Botswana.Une rivière traverse le parc, l’eau c’est la vie. Les animaux le savent et sont bien présents dans le parc. On sillonne les pistes dans notre 4×4 safari. Accoudés sous le toit, nous scrutons les plaines.A l’ombre d’un arbre, 2 lionnes sont allongées avec 2 jeunes lionceaux. Elles ont repéré un phacochère. Elles avancent doucement dans les herbes à couvert. Elles ne sont pas loin de la piste, on peut bien les observer. Le phacochère passe à 2 mètres d’elles et elles le ratent ! Ce qui nous fait bien rire !! Le phacochère détale à toute vitesse, c’est son jour de chance !Un peu plus loin, un attroupement de voitures intrigue. Il faut savoir qu’on n’est pas tout seul dans ce parc ! Les herbes sont hautes. On distingue à peine une dizaine de lions en train de manger une antilope fraichement tuée. On les entend manger (casser les os) et grogner. On passe rapidement car toutes ces voitures safaris agglutinées, ça fait un peu peur !Nous roulons beaucoup dans le parc ce qui nous donne plus de chances pour voir des animaux. Ici la plaine est dominée par de gros rochers ronds. Une lionne est assise sur l’un des rochers. On croirait Simba dans le film « Le Roi Lion ». Elle descend de son piédestal et marche sur la piste. Elle passe tout près de la voiture. Le silence règne. On entend que son grognement…
Les autres animaux du Serengeti
On a vu beaucoup de lions dans ce parc en peu de temps, il ne faut pas oublier les autres animaux de la savane. Je ne vais pas vous énumérer tous les animaux que nous avons croisé, ce serait un peu ennuyeux.Les éléphants sont bien présents et vont une fois par jour à la rivière s’asperger d’eau, boire. Les petits sont toujours amusants à regarder. Patauds ils essayent d’imiter leurs aînés.Les girafes, toujours gracieuses, mangent imperturbables les acacias aux grandes épines. Les motifs de leur pelage sont un peu différents de ce qu’on a déjà vu, plus foncé et les bords moins géométriques, on les appelle les girafes masaïs.Nous dormons au camping public appelé « Dik Dik », il est ouvert sur la brousse. Il faut toujours rester vigilant. Ne pas aller se promener aux alentours, rester sur le chemin qui mène aux toilettes, éclairer la nuit quand on sort faire pipi. Si on croise un lion, on n’a qu’une envie c’est courir vite et loin et bien c’est la chose qu’il ne faut pas faire !! Sinon il voit en vous une gazelle et vous attaque. Il faut rester zen, ne pas courir, le regarder dans les yeux.Ce soir, juste à la tombée de la nuit, quelques minutes à peine en revenant des toilettes, une lionne est passée à quelques mètres de la porte. J’avais regardé et n’avait rien vu. Elle a passé son chemin tranquillement et moi j’ai eu rétrospectivement une belle peur !!Dans la nuit, on entend quelques rugissements et le ricanement des hyènes, on les aperçoit souvent au petit matin qui rentrent dans leurs terriers.Le matin où nous quittons le parc, sur la piste qui mène à la porte, nous apercevons deux jeunes guépards. Très joueurs, ils s’amusent et nous disent au revoir…Dans ce parc, les paysages sont très différents de ce qu’on a pu voir ailleurs. Cette immensité on ne la ressent qu’ici. Les animaux sont assez faciles à voir. L’eau et la nourriture sont abondantes, les animaux sont en forme, bien portants. Ce parc est facilement accessible et beaucoup de voitures de safari tournent. A mon goût, il y a un peu trop de monde.Lisez aussi :