La Namibie entre mer et désert, un voyage tant attendu après cette période de pandémie. Pays au sud-ouest de l’Afrique, la Namibie est connue pour son somptueux désert du Namib qui abrite parmi les plus grandes et les plus spectaculaires dunes de sables au monde. Au volant de notre 4×4, c’est parti pour cette belle rencontre entre désert et océan.
Sossusvlei & Sesriem
Nous quittons Windhoek, la capitale de la Namibie et très rapidement la nature reprend ses droits. L’odeur du bush nous envahit, quel bonheur d’être là ! Nous prenons la C26 et c’est par la spectaculaire passe de Spreetshoogte à 2000m d’altitude que nous nous approchons du désert du Namib.
La vue est incroyable, les premières dunes du désert du Namib apparaissent devant nos yeux, l’immensité est à couper le souffle. Le dégradé de couleurs de l’ocre au rouge en passant par le jaune est digne d’un tableau. Il faut savoir que la Namibie contient 2 des 10 grands déserts du Monde – Namib & Kalahari – et c’est l’un des pays les moins peuplés de la planète, seulement 2,6 habitants au km² donc ici règne un extrême sentiment de tranquillité.
Sesriem, désert du Namib
Dans l’après-midi, nous arrivons à Sesriem dans le désert du Namib, une des entrées du parc Namib-Naukluft. De nombreux aménagements ont été fait depuis la dernière fois que nous sommes venus en 2006 !! Les camps sont bien agencés, chacun à son arbre et comme il fait 40°, l’ombre est appréciée. Une borne électrique permet de recharger l’appareil photo et les téléphones. Notre emplacement est le n°19 avec vue sur le désert. Des oryx se promènent à quelques mètres. Nous déjeunons avec ce spectacle improbable.
En fin de journée, nous partons vers Elim dune, elle est située à 5km. C’est une dune facile d’accès, un endroit idéal pour voir le coucher du soleil. Il fait encore chaud lorsque nous commençons notre ascension, un petit vent apporte un semblant de fraîcheur…
Le sable du désert si fin et si particulier nous envoûte, le silence est total. Chacun monte à son rythme. C’est un moment merveilleux. Les couleurs dégradées dans les tons orange forment une jolie palette de tons. Nous apprécions les lumières du soleil qui s’agrandissent à l’approche du coucher. Puis, retour au camp pour notre premier bivouac.
Dead Valley & Sossusvlei, désert du Namib
Le lendemain, nous partons vers 6h pour Sossusvlei, le soleil colore au fur et à mesure les formations de sable, le décor est spectaculaire voir émouvant. Quelques oryx se baladent au pied des dunes fixes. Ces dunes ne se déplacent plus et bougent principalement qu’au niveau de leurs crêtes.
Environ 60km plus loin, nous partons à pied vers la Dead Valley. C’est une cuvette d’argile blanche située au pied des dunes de sable de Sossusvlei. Le contraste entre le blanc du salar, l’orange vif des dunes, le noir des arbres et le ciel bleu éclatant laisse sans voix. Dead Vleï se traduit par« la vallée morte » et l’on comprend pourquoi dès qu’on y met les pieds.
Cette cuvette d’argile au pied des dunes offre une scène hors du temps avec ses arbres centenaires. Les troncs des arbres morts, extrêmement secs sont estimés à environ 900 ans. Cette zone s’est formée lorsque des inondations avaient détournée une rivière ici. Des siècles après, les dunes ont bloqué l’arrivée de l’eau provoquant la mort des arbres figés dans le temps. La Dead valley est entourée par les dunes les plus élevées du monde.
La plus connue est appelée « Big Daddy » avec ses 350 mètres d’altitude. Nous en choisissons une autre plus petite car il fait déjà chaud et c’est de la folie de monter une dune sous un soleil de plomb ! Certaines dunes semblent plus jaunes d’autres plus orangées. Ces changements de couleurs sont liés à l’érosion du grès des grandes falaises de Tsondab de couleur rougeâtre. L’ascension de notre dune nous permet d’apprécier une petite marche sur la crête pour voir des dunes à l’infini. L’autre versant nous accueille pour une descente pittoresque, nous nous enfonçons dans le sable, tombons, rigolons et quel que soit l’âge nous apprécions ! Le sable du désert est très fin et se glisse partout.
Nous reprenons le 4×4 et continuons la piste. 5 km plus loin, fin de la piste, quelques tables de picnic sont installées sous de grands arbres, nous choisissons un emplacement le plus à l’ombre possible. Nous déjeunons en attendant que la température baisse un peu, il fait 42°. Notre pique nique attire de nombreux oiseaux tandis qu’un chacal et des autruches ne passent pas loin.
Puis, nous partons explorer les alentours. Cette année est exceptionnelle, il a plu dans la région et le lac de Sossusvlei s’est formé et propose aux animaux de la région un point d’eau inattendu même si la profondeur du lac ne dépasse pas les 20 cm en ce mois de Septembre.
Cela arrive tous les 10-12 ans. C’est magique de voir ce lac au milieu des dunes. Un flamant est au bord de l’eau ainsi que des springbooks et trois oryx qui boivent. Elles repartent ensuite dans les dunes et le spectacle est absolument grandiose. Nous sommes seuls à observer cette scène. Des moments uniques et intenses.
Homeb, désert du Namib
Ce matin, nous descendons dans le canyon de Sesriem. C’est un canyon naturel qui fut creusé il y a 2 millions d’années par la rivière Tsauchab. Sa roche date de plus de 15 millions d’années. Il mesure 4 km de long et 30 mètres de profondeur.
Nous quittons cette partie du parc pour rejoindre Homeb en direction de la côte. Sur la route, nous faisons un stop à Solitaire, escale devenue incontournable dans le coin car c’est le seul endroit où l’on peut se procurer du carburant. Il n’existe aucun autre village à des kilomètres à la ronde et sur une distance de 340km entre les dunes de Sossusvlei et Walvis Bay. En 1948, un couple de hollandais achète cette ferme, ouvre une station, un garage puis une boutique et un hôtel. Aujourd’hui, ce village de Solitaire est si particulier, comme intemporel, abandonné aux allures d’apocalypse par endroit. Rien n’a changé et leur pain à la viande est toujours un délice !
Après cette halte, nous continuons la piste qui passe par le canyon de Kuiseb qui marque la limite entre les immenses plaines rocailleuses du Nord et la mer de sable. La route est incroyablement belle avec des nuances et du contraste. Le col est à 905m, c’est l’une des routes les plus hautes du pays.
Après cette passe, nous bifurquons vers le sud-ouest et Homeb. Nous traversons un reg où rien ne peut arrêter le vent, nous traversons une mine abandonnée. Au loin, nous apercevons une hyène et quelques springbooks. Puis la piste descend vers le canyon de la Kuiseb, le lit de la rivière est bordé de dunes et le spectacle est grandiose. Nous sommes les seuls et nous installons notre bivouac au pied des dunes.
Le désert du Namib, côté mer
Croisière vers Pelican Point
Après un petit thé face au lever de soleil sur les dunes, nous rejoignons par la piste qui suit les grandes dunes du Namib, Walvis Bay puis Swakopmund. Changement d’ambiance, nous sommes au bord de la mer, la température a bien baissé, 20°, et les flamants roses ont remplacé les oryx !
Nous prenons nos quartiers dans un self catering, Sea Wind Self catering cottages, très sympa où la propriétaire nous accueille chaleureusement. Nous refaisons quelques courses et nettoyons un peu la voiture pour la suite de notre périple.
Après une bonne nuit, de Walvis Bay, nous embarquons sur un catamaran pour une croisière avec la compagnie Laramon. Nous sommes chanceux, le temps est dégagé, pas de brume. La brume est ici très courante à cause du courant froid de Benguela qui longe la côte. Nous sommes une trentaine de touristes, namibiens et étrangers, et partons pour observer la vie marine à la recherche des Big 5 marins : baleine, dauphin, mola, tortue et otarie. À peine partis, et après une première tournée de sherry à 09h du matin, une otarie se greffe sur les sillons du bateau et joue dans les vagues. Elle est bien sollicitée par les petits poissons que le mousse lui donne ! Peu importe, le spectacle est vraiment sympa. L’otarie monte aussi sur le bateau, l’occasion de la voir de très près.
Les pélicans eux aussi s’invitent attirés par les poissons, ils sont rapidement 5, 6 à bord. Ils ne sont pas peureux et aiment être caressés. Leur plumage est tout doux. Ils sont chez eux et te poussent si tu es sur leur passage ! Nous naviguons jusqu’à Pelican Point avec son phare emblématique et ses 60 000 otaries à fourrure résidentes, nous observons aussi quelques dauphins et une baleine. Cette petite croisière est accompagnée d’huîtres fraîches et de vin mousseux.
Sandwich Harbour, désert du Namib
De retour à terre, nous embarquons dans un 4×4 pour rejoindre Sandwich Harbour. Cette partie du Namib n’est pas accessible avec les 4×4 de location pour préserver l’environnement et pour des raisons de sécurité. C’est ici que les dunes tombent dans la mer. La marée est basse et nous permet de passer par la plage. C’est génial, nous passons entre les dunes et la mer. Des cormorans, des pélicans s’envolent sur notre passage, des otaries assoupies lèvent le nez. Peu d’endroits dans le monde permettent cela, il faut bien connaître pour savoir où quitter la plage sans s’ensabler. Lorsque nous vivions en Mauritanie, la marée basse permettait aussi de rouler sur la plage en longeant le désert.
Après quelques kilomètres, nous rejoignons les dunes et leurs sommets. D’en haut, nous avons une vue incroyable, les dunes embrassent la mer. Le 4×4 plonge dans le creux des dunes pour remonter sur un autre point de vue. Nous surplombons Sandwich Harbour, un lagon situé entre les dunes du désert du Namib et l’océan Atlantique, cette réserve naturelle offre un spectacle inoubliable. J’ai adoré cet endroit entre désert et mer.
Cape Cross
Nous avons quitté le désert du Namib et longeons maintenant la Skeleton coast. Quelques épaves et lieux de pêche sont indiqués sur la route. Nous filons vers Cape Cross, c’est ici que vit l’une des plus importantes colonies d’otaries à fourrure de Namibie.
Entre 80 000 et 100 000 individus vivent en permanence sur la côte. Les otaries ont pris possession des lieux et hurlent toutes ensemble un bruit sourd qui se mêle à celui de l’océan déchaîné. Le spectacle est impressionnant. Des chacals, des mouettes rôdent et dépècent les cadavres des petits. Il faut être résistant aux odeurs car suivant le vent l’odeur de toutes ces otaries est parfois très présente.
La première partie de notre voyage en Namibie dans le désert du Namib et vers l’océan Atlantique a été magique. Le désert et les dunes sont toujours aussi envoûtants. Nous laissons derrière nous cette splendide zone de la Namibie pour continuer notre route vers les lits de rivières et la faune du désert de pierre.
Nous vous recommandons :
- Vondelhof Guest House, à Windhoek. Sympathique guest house tenue par Jean-Christophe, un français. Bien située dans le centre de la ville et accès facile depuis l’aéroport.
- Sea Wind Self-Catering Cottages à Swakopmund. Propriétaire très accueillante et très arrangeante. Elle nous a bien aidé avec notre problème de batterie.
- Laramon Tours à Walvis bay. Croisière et sortie à Sandwich Harbour très bien organisées.
Magnifiques photos ! Merci d’avoir ravivé le souvenir d’un voyage fabuleux !… Je recommande, ainsi que les conseils avisés de Julie et Laurent !
Merci Mathilde. C’est toujours un plaisir de partager et de faire profiter de notre expérience pour découvrir un pays.
Magnifique récit qui fait envie et redonne de l’espoir à une co-neurinome (4 mois 1/2 post op)
Oui il faut être patiente…C’est le premier voyage, 4 ans après mon opération, que je refais comme avant. À part un épisode de maux de tête très violent le deuxième jour, tout s’est bien passé et j’ai réussi à ne plus y penser, me détendre et en profiter 🙂
Magnifique ! Ces grands espaces sentent le calme hors du temps !
C’est exactement ça et c’est une déconnection totale.
Sublime ! Merci Julie
Avec plaisir, cela permet de s’évader un peu 🙂