Notre itinéraire sur la côte ouest de Madagascar commence à Belo sur Tsiribihina pour rejoindre Fort Dauphin tout au sud de la Grande île. C’est un mélange de cultures et de traditions entre le peuple Vezo et Sakalava. Un périple entre terre et mer remplie d’aventures, de rencontres et de paysages à couper le souffle.
Côté mer, rencontre avec le peuple Vezo
Différentes ethnies vivent à Madagascar, et ce sont les Vezo qui vivent majoritairement au bord de la mer. Certains se sont convertis à l’agriculture avec plus ou moins de bonheur. Les Vezo tirent peut-être leur nom de « Mivehy-izao » qui signifie « manier la rame ». C’est bien le nomadisme qui distingue les Vezo des autres pêcheurs malgaches. Les Vezo sont à l’aise sur l’eau dès leur plus jeune âge, ils n’hésitent pas à quitter leur village plusieurs mois durant pour gagner des zones de pêches éloignées et vivre dans des campements saisonniers. La vie est rude, les risques sont nombreux, mais la mer qui les fait vivre est leur royaume.
Côté terre, rencontre avec le peuple Sakalava
Ils sont à l’ouest de la Grande Île, terre de plaines et de savanes bordées par le canal du Mozambique, à l’histoire et aux traditions aussi riches que sa collection de joyaux naturels. Les Sakalava forment aujourd’hui un seul et même groupe culturel principalement ancré dans les régions du Menabe et du Boeny.
Lors de notre aventure sur la côte ouest, nous nous sommes arrêtés dans différents villages sur la côte et dans les terres et chacun avait son charme. Il est difficile de tout vous raconter, mais quelques-uns de nos arrêts vous donnent l’ambiance…
Vers Belo sur Mer
C’est un petit village de pêcheurs isolé sur la lagune. En fin de journée, la baie lumineuse avec ses bancs de sable accueille les pirogues de retour de la pêche. C’est un joli défilé de couleurs et les pirogues sont barrées avec adresse pour éviter de s’échouer sur les nombreux bancs de sable.
Les habitants sont aussi des constructeurs de boutres et de goélettes. Le village est construit tout de bois et de palissades, les pieds dans le sable. L’atmosphère est paisible, on s’y sent bien. Notre hôtel, l’Écolodge du Menabe, est, lui aussi, les pieds dans le sable. Il est tenu par des Français installés là depuis trois ans. Ils travaillent en partenariat avec le village et aident à la scolarisation des enfants.
Vers Morombe
La piste de Belo sur Mer à Morombe est en très mauvais état et les heures de piste sont longues. Nous roulons à travers des paysages semi-arides puis nous traversons une savane arborée. Les paysages changent beaucoup.
La piste est coupée par le fleuve Mangoky qu’il faut traverser sur un bac. Le prix est aléatoire et grimpe dès que des touristes appelés « vaza » sont dans le 4×4. La négociation est longue et notre guide Zyva se plie à l’exercice et lâche ce qu’il faut. Nous voilà embarqués sur un radeau et le 4×4 sur un autre. Il y a peu de fond et c’est à bras d’hommes que les radeaux avancent.
Plusieurs heures après, nous arrivons à Morombe, c’est une impression de ville de bout du monde qui se dégage de cette petite ville côtière. Morombe a dû être à une époque une ville florissante, car de nombreux bâtiments sans doute des usines, de belles maisons types coloniales sont à l’abandon.
Notre hôtel, quelques bungalows sans grand charme entouré d’une enceinte en béton, est tenu par une indienne, une femme d’affaires de Tuléar. Pas de touristes, nous sommes les seuls. Le portail ouvre sur la plage où les pirogues colorées vont et viennent.
Vers Ambokatra
Nous reprenons la route ce matin. On part toujours très tôt, car nous ne savons pas vraiment comment va être la piste. En effet, depuis la covid peu de monde s’est aventuré par ici, même notre guide n’a pas eu l’occasion d’y aller.
Nous commençons par longer la mangrove, il faut par moment faire des détours, car c’est trop humide. La piste sablonneuse est facile et plus agréable qu’hier. Nous découvrons nos premiers baobabs bouteilles. C’est un baobab rare dont la caractéristique principale réside en son tronc bouteille, dont le ventre enflé peut aller jusqu’à 5 mètres de diamètres. C’est le plus petit des baobabs de Madagascar.
Nous faisons un stop à Andavadoka qui se distingue par sa superbe plage de sable blanc. Nous déjeunons d’un poisson grillé face à cette mer aux mille bleus.
Puis, nous arrivons à Ambokatra. Nous passons la nuit dans des bungalows les pieds dans l’eau au Manga Bay Lodge. Un vrai petit paradis : une grande plage de sable blanc, une mer aux 50 nuances de bleus. C’est mon coup de cœur sur la côte ouest.
Passage à Tuléar et Anakao
Le lendemain, nous retournons vers la civilisation en passant à Tuléar. Dans la ville, on se déplace en pousse-pousse à vélo. Nous faisons un petit tour à pied dans la ville et un arrêt chez le coiffeur.
De là, nous prenons un bateau rapide pour rejoindre Anakao. Zyva, notre guide fait le tour en voiture, nous échappons donc à 8h de piste ! Anakao est un village vezo aujourd’hui très étendu et très, trop touristique. C’est moins ce que nous recherchons. Nous apprécions tout de même une journée tranquille à l’Éco lodge Lalandaka qui est très confortable et à la déco très design.
Toujours plus au sud, vers Itampolo
Ce matin, nous reprenons la route sur une piste sablonneuse très roulante. Nous passons au marché d’Ambola, un grand rassemblement pour de nombreux acheteurs et vendeurs des environs. Achat de tabac pour essayer.
Puis, nous voyons sur la route nos premiers tombeaux. Ce sont des tombeaux Mahafaly, ce sont de vastes sépultures individuelles sur le modèle des tombeaux royaux, qui dépassent souvent les 200m². Ils sont surmontés d’aloalos, ce sont des poteaux de bois sculptés et peints qui ornent le sommet. Sur les murs en maçonnerie, des motifs géométriques ou des scènes de la vie quotidiennes du défunt peintes de manière naïve le décorent. La construction de ces tombeaux commémoratifs et les cérémonies qui précèdent l’enterrement peuvent s’étaler sur plusieurs mois, s’accompagnant de fort coûteuses hécatombes de zébus.
Sur la piste, nous croisons aussi un camion-brousse bien chargés. Puis, nous arrivons à Itampolo. Nos bungalows sur la plage sont très sympas. Les habitants utilisent la plage comme passage et notamment les femmes chargées de poissons qui partent le vendre au village. Elles n’ont pas l’habitude d’être photographié et posent avec simplicité et tout sourire devant l’objectif. Ce soir, notre dîner est un festin de langoustes.
Vers Lavanono
Nous entrons désormais dans la région de l’Androy, le « pays aux épines ». Trois plantes sont bien présentes le roy, épineux qui a donné son nom à la région, le figuier de barbarie et l’arbre à pieuvre. Les paysages sont quasi désertiques et l’eau est rare dans cette région.
Aussi, autour du puits où nous passons, l’animation est importante. Les habitants sont surpris de nous voir, peu d’étrangers passent par ici.
Puis, nous arrivons à Ankalalakas. Nous sommes chanceux, c’est le jour du marché. Nous déambulons à travers les marchands. Les étals de manioc sont nombreux. Un autre tubercule se vend, elle a un goût acidulé qui réhydrate. Une marchande cuisine des galettes de riz. Peu de marchandise à vendre, c’est une région où la culture est difficile. Les personnes sont intriguées par notre présence et les échanges sont très agréables.
En début d’après-midi, nous arrivons à Lavanono, tenu par Gigi, un Français installé là depuis 30 ans. Lavanono a été pendant longtemps isolé, car son accès était impossible, une falaise abrupte l’isolait du reste de l’Androy. Ses bungalows aux couleurs des années 70 sont installés au milieu d’un magnifique jardin qui accueille toutes les espèces endémiques de la région. Il a lui aussi beaucoup œuvré pour les villageois et a réussi à faire financer un puits par l’Unicef et l’eau est aujourd’hui potable dans tout le village.
Sur la piste, on croise de nombreuses tortues radiées. Ici, elles sont considérées comme « fady » c’est-à-dire interdit, une aubaine pour l’espèce, elles ne sont ainsi pas mangées et donc préservées.
Notre aventure à Madagascar continue, rendez-vous à Bérenty avec les lémuriens…
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Ces bateaux ont des voiles incroyables, ces gens sont magnifiques et tellement colorés que tout a l’air joyeux !
En effet, c’est un pays joyeux grâce aux couleurs de la terre et du ciel et à ses habitants toujours souriants.
Nous voici revenus 34 ans en arrière, et rien n’a changé.
Merci Julie, Laurent et Théo d’avoir revisité ce merveilleux pays.
C’est vrai, ce pays reste inchangé et toujours aussi accueillant et beau.