Début mai, direction la Normandie, dans les départements du Calvados et de la Manche. Une journée sur les plages du débarquement pour se remémorer « le jour le plus long » de l’Histoire… Et une autre journée, dans la presqu’île du Cotentin.
Le débarquement entre les plages du Calvados et de la Manche
Longues-sur-mer
Nous nous arrêtons à Longues-sur-mer pour aller voir l’ancienne batterie allemande. Après le débarquement de Dieppe en 1942, manqués par les Alliés, les Allemands ont renforcé le « mur de l’Atlantique » tout le long des côtes européennes. C’est pour cela, qu’on trouve cette imposante batterie maintenant, au repos dans la douceur des champs de blé.
Port en Bessin
Petit port de pêche qui doit être sympa mais c’est le jour du marché et il y a à notre goût un peu trop de monde ! Ce port, après être libéré par les Anglais va servir de terminal pétrolier jusqu’en octobre 1944.
Nous allons jusqu’au bout du quai où les poissonniers des halles versent directement leurs détritus sur la cale. Aussi, les mouettes sont nombreuses et le spectacle est sympa.
Omaha Beach
Sous le nom de code d’Omaha, entré dans la légende, les plages de trois villages : Vierville-sur-mer, Colleville-sur-mer et Saint laurent-sur-mer virent débarquer les Américains. Les soldats qui débarquèrent ici connurent les pires conditions : mer démontée, obstacles meurtriers dressés partout (barbelés, mines…), site quasi imprenable (falaises truffées de bunkers, dunes fortifiées…). Le bilan fut catastrophique, plus de 3000 disparus et morts. C’est ainsi que le site qui domine la plage fut choisi pour être transformé en cimetière. Ici reposent plus de 9000 américains tués sur les champs de bataille normand.
Cette vaste nécropole s’étend sur environ 70ha, elle a été inaugurée en 1956 et compte parmi les 26 sites funéraires permanents des États-Unis situés à l’étranger. C’est impressionnant et émouvant de voir toutes ces croix blanches parfaitement alignées que vous les regardiez de face ou en diagonale.
La pointe du Hoc
C’est une petite avancée, un petit cap de la côte normande. C’est aussi un magnifique site naturel, une falaise abrupte atteignant 35 m de haut à certains endroits constamment battus par les vents.
C’est ici que 225 rangers américains équipés de lance grappin, d’échelles emboîtables et cordes à nœud partent à l’assaut de cette falaise. Pendant plus de 2 jours, ce sont des combats acharnés. Une fois le site en main, les rangers ne comptent parmi eux que 90 hommes valides. Je ne me souvenais pas de cet épisode et en regardant ce lieu j’imagine la difficulté de ces hommes et surtout le courage qu’ils ont eu. Je suis admirative et bouleversée.
Utah Beach
Sous le nom de code Utah, au petit matin du 6 juin 1944, les soldats sont les premiers à surgir de la mer pour poser pied sur le sol de France. Vingt péniches de débarquement transportent les hommes de différents régiments. Le débarquement a commencé. En même temps, des parachutistes américains et britanniques assurent la protection du front. Le soir même, ils seront 23 250 à avoir pris pied sur Utah.
Sur cette grande plage, nous imaginons tous ces soldats arriver sur la plage.
La pointe du Cotentin
C’est un littoral sauvage modelé par la mer où se succèdent des plages de sable. Pour nous, amoureux de la nature et des jolies lumières, nous apprécions de traverser ces paysages 100% naturels. Cette côte a su garder toute son authenticité.
Saint Vaast-la-Hougue
Partagé entre la pêche et la plaisance, troisième port de la Manche, ce village de marins fait face à l’île de Tatihou. Nous arrivons en fin d’après-midi, un petit crachin nous accompagne pour cette visite. Un bateau de pêche décharge sa cargaison. Nous marchons jusqu’au bout de la jetée face à l’île de Tatihou dominée par une tour Vauban. L’horizon est bouché.
En attendant l’éclaircie prévue pour la soirée, nous posons nos sacs dans une chambre d’hôte, appelée Retour aux sources. C’est l’ancienne dépendance du château de Gouberville. Le seigneur de Gouberville est célèbre pour avoir tenu un journal qui aujourd’hui est un précieux témoignage sur la vie quotidienne du Cotentin au XVIe siècle. Les 4 chambres ont chacune leur décoration, la nôtre nous plonge dans l’univers du capitaine Némo. L’accueil de Nicolas et sa femme est très chaleureux.
Gatteville-le-phare
L’éclaircie de fin de journée est au rendez-vous, aussi pour rejoindre Barfleur pour le diner, nous faisons un détour par le phare de Gatteville. Ce phare de 71 mètres au-dessus des vagues est indispensable à la navigation. Il permet de guider les bateaux du puissant raz de Barfleur, un courant très fort qui rend la navigation délicate. Ici, les rochers ne laissent aucune place à l’approximation. Il est possible de faire son ascension, et après 365 marches la vue est imprenable.
Barfleur
C’est un petit port sympathique. Nous sommes un soir de mai en semaine, il n’y a pas grand monde. Les bateaux de pêche sont à quai, d’autres certainement en mer. Les mouettes rôdent.
Nous avons réservé dans une crêperie « La Bohème », l’accueil est sympathique et notre table dans un angle face à la mer nous permet d’observer les lumières de fin de journée. Les galettes et crêpes sont délicieuses et très copieuses, ne pas manquer en dessert la spéciale pommes, caramel au beurre salé avec crème fouettée maison, un régal !!!
La pointe de la Hague
Ce matin, nous longeons la côte. Nous apercevons le cap Lévi et son phare qui avec le phare de Goury et de Gatteville, sert de repère pour les marins. Puis, nous traversons Cherbourg-en-Cotentin. La construction de la rade artificielle de la ville est délimitée par sept forts construits par Vauban pour se défendre contre les Anglais. La prochaine fois, la croisière d’une heure pour appréhender l’immensité des digues et des forts sera à notre programme. Situé sur le Massif armoricain, la Hague conserve les vestiges de trois chaînes de montagne, falaises, prairies littorale, landes, massif dunaire, des paysages très sauvages d’où se dégage un fort caractère.
Port Racine
Avec une surface de 800m2 et une ouverture entre les deux jetées de 11 m, Port Racine est réputé pour être le plus petit port de France, il porte le nom d’un des derniers corsaires qui sévissaient sous Napoléon, le capitaine François-Médard Racine. C’est lui qui construisit une jetée pour maintenir sa goélette l’Embuscade à l’abri des navires ennemis et du mauvais temps. Aujourd’hui, au gré des marées, les petites embarcations vont et viennent au milieu d’une nature très verte et d’une mer transparente aux mille nuances de bleu.
Le phare de Goury
Nous continuons notre route. Le phare de Goury trône tout au bout, à Auderville. Haut de cinquante mètres, il fut mis en service en 1837. Il fut automatisé en 1989 et les derniers gardiens partirent en 1990. Face à lui, le raz Blanchard, l’un des courants de marée les plus forts d’Europe. Ce passage dit de la Déroute est connu de tous les marins pour ses violentes tempêtes et la force de ses courants. Ce matin, malgré un temps calme, il y a des vagues. Dommage qu’il soit un peu tôt car le Fish and Chips installé près de la station SNSM a l’air bien sympa. Une chouette halte pour un déjeuner.
Nous longeons ensuite la baie d’Ecalgrain « écaler le grain » tient son nom des moulins qui tournaient autrefois le long du ruisseau qui s’y jette. La plage de sable et de galets sont entourés de falaises parmi les plus vieilles d’Europe. Cette partie du cap de la Hague, sculptées par les vents d’Ouest, recouvertes de bruyères et d’ajoncs, vierge de toute construction est absolument superbe et a un petit air d’Irlande. Au bout, nous apercevons le nez de Jobourg, l’une des falaises culminant à 128 mètres. Le panorama est superbe.
Cette petite escapade en Normandie était intéressante. Une journée de tourisme de mémoire qui permet de ne pas oublier notre Histoire. Et une belle découverte du Cotentin, des endroits sauvages, de beaux paysages, une belle surprise. Nous n’avons pas explorer tous les endroits, il faudra revenir !
Nous vous recommandons :
- Retour aux sources, à Gouberville, 4 chambres d’hôtes très sympa tenues par des propriétaires très accueillants. Pas de télé, pas de wifi, un vrai retour aux sources !
- La Bohème, crêperie à Barfleur, galettes et crêpes originales, savoureuses et copieuses.