Immersion dans l’Outback Australien

Été 2025, 12 ans après notre première découverte de l’Australie, nous posons à nouveau le pied sur cet immense territoire. Nous décidons de plonger à nouveau dans l’outback australien, une ambiance et des paysages que nous apprécions.

Butcher Track

De Perth, nous remontons vers le nord par la Great Ocean Road, route superbe le long de la mer puis, après la Billabong roadhouse, nous prenons à droite une piste. Bienvenue dans l’outback australien.

L’outback : 

  • C’est une grande zone à l’écart des villes et des régions côtières habitées, caractérisée par des conditions arides et semi-arides
  • C’est l’arrière-pays accessible par des pistes
  • C’est une terre rouge
  • C’est le bush, petits arbustes où il est difficile de s’enfoncer
  • C’est le cram cram, plante épineuse, qui s’accroche partout
  • C’est de la poussière
  • Ce sont de petites mouches qui te chatouillent un peu partout

Et c’est surtout :

  • Rien au milieu de nulle part
  • Un « hôtel » aux mille étoiles chaque soir

Ce terme outback est apparu à la fin du XIXᵉ siècle pour délimiter cette zone en dehors des villes.

Butchers track ©La Petite Aventure

Nous passons la road house de Murchisson et savourons notre premier bivouac.
Puis, continuons notre route, nous croisons quelques kangourous, des gris et des roux. C’est sympa, ils sont à la fois curieux et très craintifs. Nous passons dans les petites villes de Cue et de Mount Magnet.

Premier bivouac dans l'outback ©La Petite Aventure

La ruée vers l'or dans l'outback Australien

C’est dans cette région qu’a eu lieu la première conquête de l’or en 1894. À l’époque, des milliers de personnes sont venues trouver fortune. Des camps, des villes sont sorties de nulle part. Le boom eu lieu entre 1897 et 1905. Aujourd’hui, il reste de vieilles maisons, hôtels et bars.

Maison de 1895 en tôle et bois
Vieil hôtel ©La Petite Aventure
Station-service du bush ©La Petite Aventure

Aujourd’hui, des mines d’or sont toujours exploitées. Et les transports se font en road trains. 
Les road trains apportent toutes sortes de marchandises dans les régions reculées et sont aussi utilisés pour les mines. Avec une longueur de plus de 50 m et un poids de 130 tonnes, ils sont les rois de la route.
Nous croisons les premiers road train et il faut mieux se garer sur le bas-côté quand on en croise un pour éviter tout impact malheureux sur le pare-brise !

Croisement avec un road train ©La Petite Aventure
Ancienne mine d'or ©La Petite Aventure

Les mines restent aujourd’hui un très gros employeur. On croise les road train partout, même dans les villes. Sur la route, on découvre des vestiges des anciennes exploitations.

Road train de mine qui décharge ©La Petite Aventure
Dans la ville de Cue ©La Petite Aventure

Nous continuons la Butcher track. Les paysages sont arides et surprenants avec de nombreuses vieilles voitures accidentées sur le bas côté.
Quelques roues à vent qui servent à l’approvisionnement en eau pour le bétail.
Et nous croisons des dromadaires sauvages. Ils sont arrivés avec les européens au début du 19ᵉ siècle. Leur nombre serait d’un million d’individus.

Vieille voiture accidentée sur la piste ©La Petite Aventure
Roue à vent ©La Petite Aventure
Dromadaires australiens ©La Petite Aventure

La Great Central Road

À Laverton, nous faisons un peu de ravitaillement. Les prix sont très chers dans le supermarché, car nous sommes au milieu de nulle part. Par exemple, le paquet de chips normalement à 3$ (1,70€) est à 9$ (5€) ! Nous achetons juste ce qu’il nous faut. 
Ensuite, nous prenons la Great Central Road. Cette piste de 4 615 km relie Perth dans le Western Australia à Cairns dans le Queensland, elle traverse en diagonale le pays du sud ouest au nord est.
Nous faisons une partie, de Laverton à Alice Springs soit 1 587km.

Sur la Great Central Road ©La Petite Aventure

Nous passons à Tjukayirla, l’une des nombreuses road houses de l’outback australien.
Une roadhouse, c’est bien plus qu’une simple station-service. C’est un lieu où les routes interminables croisent des histoires de vie, des rires et un bon café. Les roadhouses offrent de la nourriture, des boissons et en général un caravan park, endroit pour dormir. C’est un refuge au milieu de nulle part.
Certaines, comme ici, sont bien gardées et l’essence est sous cadenas. 

Sur la route, nous croisons seulement quelque 4×4 et caravanes tout terrain. Ce sont des retraités australiens, ils bougent beaucoup à travers leur pays. Il est de bon ton de se saluer, on se salue en gardant les mains sur le volant et en levant uniquement pouce, index et majeur d’une main. C’est le signe des fermiers australiens !
Ici, on peut s’arrêter où l’on veut pour dormir. Nous trouvons toujours de petits coins à l’écart de la piste pour des bivouacs grandioses. Dans cette région, à cette époque, l’hiver, on est autorisé à faire des feux. Le risque d’incendie est minime.

Au petit matin dans l'outback ©La Petite Aventure
Fin de journée dans l'outback ©La Petite Aventure

En roulant sur les pistes, nous croisons :

  • des dingos, connu sous le nom de chien sauvage d’Australie. Ils ont été introduits par les premiers colons asiatiques en Australie il y a 4 000 ans, ce qui en fait l’une des races de chiens les plus anciennes au monde
  • des kangourous roux et bruns, il y en a environ 50 millions dans tout le pays
  • des émeus, c’est le plus grand oiseau d’Australie
  • des aigles
Dingo ©La Petite Aventure
Kangourou roux et brun ©La Petite Aventure
Famille d'émeus ©La Petite Aventure
Magnifiques aigles ©La Petite Aventure

Quelques fleurs poussent au bord de la piste, elles sont magnifiques. On dirait de petits personnages. 

Pois du désert ©La Petite Aventure

Le centre et les rochers sacrés

Dans le northern territory, le centre rouge du pays, nom donné grâce à la terre rouge, c’est le territoire des aborigènes. Premiers hommes à avoir occupé le sol australien, les Aborigènes sont les autochtones de l’île-continent depuis au moins 40.000 ans.
Durant des millénaires, ces multiples tribus semi-nomades ont développé en autarcie une culture qui leur est propre, jusqu’au débarquement des colons occidentaux à la fin du XVIIIe siècle.
Jusqu’à la fin des années 1960, les Aborigènes sont quasiment exclus de la société blanche. En 1967, un référendum accorde à tous les Aborigènes la citoyenneté et la garantie d’un salaire minimum. Il faut attendre 1992 pour que la Haute Cour australienne annule le principe d’une terra nullius : pour la première fois, elle fait reconnaître des titres de propriété foncière aux aborigènes (Native Titles). La cohabitation reste un peu compliquée dans certaines régions.
Aujourd’hui, on retient que la tradition aborigène s’appuie sur une spiritualité liée à la terre, au paysage, à la faune et à la flore renvoyant à l’aube de la création du monde.

Pleine lune dans l'outback ©La Petite Aventure
Méditation dans l'outback ©La Petite Aventure

Nous arrivons vers midi à Kara Tjuta, un ensemble de 36 dômes couvrant environ 20 kilomètres carrés. C’est un endroit sacré pour le peuple aborigène de la région. L’endroit est superbe. Nous partons pour une petite rando de 2h30 à travers ces dômes. 
Les couleurs sont magiques : le grès rouge, les arbres couleur amande et les herbes dorées.

Les dômes de Kara Tjuta ©La Petite Aventure

Puis, nous rejoignons Ayers Rock. Rocher le plus célèbre d’Australie. Il s’élève à 348 mètres. Ses singularités géologiques et hydrologiques, associées aux remarquables teintes qu’il peut prendre, en particulier au coucher du soleil, en ont fait un des emblèmes de l’Australie. Il est devenu une attraction touristique à partir de la fin des années 1930. Il faisait un peu nuageux donc nous n’avons pas eu les effets de couleurs au coucher du soleil !
J’ai préféré Kara Tjuta, car l’accès se fait à pied ce qui limite le nombre de personnes.

Ayers Rock à différents moments de la journée ©La Petite Aventure

Une journée dans l'outback

Nous vivons au rythme du soleil. On se lève vers 6h, et il nous faut environ moins d’une heure pour prendre le petit déjeuner et plier le camp.
La journée est rythmée par la piste et la diversité des paysages, un point d’intérêt ici ou là et par la logistique. En effet, il est important de toujours anticiper gasoil, eau et nourriture. Le 4×4 a deux réservoirs d’une capacité totale de 140 litres, nous faisons à peu près 400 km par jour avec une moyenne de 14 litres au cent. Il faut bien calculer, car sur certains tronçons, il n’y a rien et il faut toujours prévoir plus au cas où. Nous avons d’ailleurs deux bidons de gasoil en secours, soit 40 litres.
Nous faisons aussi un arrêt courses tous les 4/5 jours. Pour l’eau, nous avons deux bidons de 20 litres et un de 10 litres et nous les remplissons dans les road houses. 

Inspection de la tente ©La Petite Aventure
Inspection du 4x4 ©La Petite Aventure

En fin de journée, après avoir roulé, s’être arrêté, marché un peu certains jours, pris des photos, vers 16h voir plus tôt, nous commençons à chercher un bel endroit pour dormir. Il fait nuit vers 18h, donc il faut s’arrêter bien avant car tout est plus simple avec la lumière naturelle.
Une fois trouvé notre bivouac, la journée n’est pas finie ! Il faut monter le camp et il y a toujours des choses à réparer. Un jour, c’est la tente sur le toit qui s’est dévissée (merci la tôle ondulée), un autre jour la porte arrière du coffre qui ne s’ouvre plus (merci la poussière rouge). Le plus important est le 4×4 et Théo passe des heures dans le moteur, en dessous de la voiture à inspecter et vérifier ! Heureusement, je voyage avec deux « macgyver » et le 4×4 est très bien équipé. Nous réussissons toujours à réparer tout avec rien. Nous sommes quand même en Australie et il y a toujours des surprises comme ces perruches en fin de journée, très curieuses de nos victuailles. 
Puis, nous nous posons enfin devant une petite bière, allumons le feu et préparons un bon dîner. Extinction des feux à 20 h 30 ! 

Perruches au camp, petit apéro et viande grillée au feu, des moments simples et magiques ©La Petite Aventure
Une soirée aux couleurs éclatantes ©La Petite Aventure

Oodnadatta Track

Quand on décide de prendre une piste, il faut vérifier si elle est ouverte. En effet, en fonction de la météo, de son état, elle peut être fermée pour des raisons de sécurité. Cette année, il a beaucoup plu dans certaines régions et des pistes qui à cette époque devraient être ouvertes ne le sont pas.
À l’entrée des pistes, il y a un panneau ou sinon le site du gouvernement est très bien fait.

Toutes les pistes ne se ressemblent pas. Les pistes sont roulantes, c’est-à-dire belle piste facile à conduire. Et certaines un peu plus compliquées avec beaucoup de passage de tôle ondulée. La surface bosselée rend la conduite inconfortable. Il faut être vigilant, car l’adhérence du 4×4 est réduite à chaque franchissement de monticule.

Nous avions déjà pris Oodnadatta track lors de notre dernier voyage.
C’est une piste mythique et historique de l’outback australien, on sent cette ambiance « far west ». Il s’agissait d’un chemin traditionnellement emprunté par les aborigènes. Cette piste a vu la construction d’un chemin de fer (Central Australian Railways) et d’une ligne de télégraphe (Overland Telegraph) dont certaines ruines jalonnent encore la piste…
C’est un peu plus de 600 km de Marla à Marree en passant par Oodnadatta et William Creek (un des plus petits villages d’Australie = 6 habitants).
C’est aussi 200 km entre les villes et pas d’eau entre. Sur ces pistes, il faut être indépendant en tout !

Le Kulgera hotel marque le dernier ou le premier hôtel du Northern Territory suivant d’où on arrive. Pour nous, ce sera le dernier. Les panneaux dans l’outback sont un arrêt photo obligatoire.

Le bar est réputé et fabriqué à partir de bois de mulga. Il est aussi orné de plus de 100 articles en cuivre suspendus au plafond, ainsi que de divers souvenirs qui ajoutent du caractère à l’endroit. On voit plus les soutiens gorges que les objets en cuivre !

Lors de notre traversée de l’ouback, nous avons eu que très peu de petites mouches. Nous avons commencé à être embêté après Alice Springs. Ces petites mouches de l’outback rendent dingues, elles rentrent partout dans les oreilles, le nez, la bouche…Un filet est nécessaire pour ne pas devenir fou.

Vive le filet à mouches ©La Petite Aventure

Après une bonne partie de la journée sur une piste de tôle ondulée, vous êtes contents de vous arrêter. Vous descendez de la voiture et là les mouches vous assaillent. Vous vous mettez alors à marcher pour tenter de les semer, sans grand succès, et patatras, c’est un champ de cram cram. Ils collent aux tongs, les transpercent et ça fait mal, ça pique beaucoup. Certaine fin de journée ont été épiques !

Le cram cram ©La Petite Aventure

En voyage, il y a toujours des moments un peu plus compliqués et cela fait partie de l’aventure. Heureusement, des moments magiques, comme cette rencontre avec maman kangourou et son petit, fait vite oublier ces désagréments.

Kangourou et son petit ©La Petite Aventure

La ligne de chemin de fer est partout et nous la suivons, la traversons. Et bivouaquons à côté de vestiges. C’est incroyable car nous avions dormi au même endroit il y a 12 ans, au pied de la citerne !

Des vestiges de la Central Australian Railways ©La Petite Aventure
La citerne ©La Petite Aventure

Les road houses d'Oodnadatta track

Oodndatta track est connu aussi pour ses road houses.
Pink roadhouse Oodnadatta est bien connue. Au départ, il y avait le village de Oodna sur la ligne de chemin de fer Ghan. En 1978, Adam a monté un atelier de réparation de motos, motos utilisées pour rassembler le bétail. Puis avec Lynnie, un snack pour les voyageurs de passage puis une épicerie. En 1980, à la fermeture du chemin de fer, la road house n’a pas fermée et s’est agrandie. Elle est au carrefour d’endroits intéressant dans le bush : le désert de Simpson, le désert peint, les étangs thermaux de Dalhousie, Purnie Bore et Alice Springs et attire toujours du monde. 

En venant du nord, ensuite, on passe à William Creek. L’endroit est célèbre grâce au William Creek Hotel, l’un des pubs les plus isolés au monde ouvert en 1887 et aussi situé sur la ligne de chemin de fer Old Ghan. Elle est réputée pour être la plus petite ville d’Australie, avec une population permanente actuelle de 6 habitants. William Creek est desservi deux fois par semaine par le service postal de Coober Pedy Oodnadatta.

William creek : station service et pub, cette fois-ci décoré de casquettes. Nous dégustons un meat pie, délicieux.

Les derniers kilomètres de l'outback

Après William creek, nous faisons un détour par le lac Eyre. C’est le plus grand lac salé d’Australie, il s’est formé il y a environ 200 millions d’années. Il s’agit du point le plus bas sous le niveau de la mer sur le continent australien. Le lac Eyre se remplit que trois fois tous les 160 ans. Et cette année est exceptionnelle, car il est rempli ! D’ailleurs, quelques semaines avant notre passage, la piste pour y aller était fermée. La piste part de l’Oodnadatta track vers Halligan bay, environ 60 km que nous faisons en 2 heures tant la piste est pourrie. Et il faudra la refaire parce que c’est le seul itinéraire. La journée qui devait être tranquille est assez éprouvante. Et le lac Eyre réputé pour ses flamants roses quand l’eau est là est désert. Seuls quelques mouettes tournoient dans le ciel, les mêmes qu’en Bretagne. Grosse déception !

Au lac Eyre ©La Petite Aventure

De retour sur l’Oodanatta track, nous croisons cette vielle voiture qui fait faire un bond dans le temps. 

Et quelques oeuvres d’art bien déjantées. 

Après trois semaines dans l’outback australien, nous profitons de notre dernier bivouac. Nous sommes déjà nostalgiques de quitter ces contrées sauvages où la liberté souffle. 

L'équipe de La Petite Aventure ©La Petite Aventure

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5 Replies to “Immersion dans l’Outback Australien”

  1. Merci à tous les trois de nous faire partager ces instants magiques qui aèrent notre quotidien pollué par une actualité déprimante…
    P & C

    1. Ravie de vous faire évader du quotidien 🙂

  2. Jean-Marc Louward dit : Répondre

    Top ce récit , et de très belles photos de l’Australie… que je n’ai pas vue quand je travaillais à Sydney et Perth !!!
    Merci Julie et à bientôt
    J-Marc

    1. L’outback et les villes sont deux Australie très différentes !

  3. Intéressant

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