Du Laos, nous passons la frontière terrestre pour rejoindre le Cambodge. Nous échangeons notre chauffeur laotien contre un chauffeur cambodgien. Nous sommes début avril 2025 et il fait aussi chaud dans les deux pays ! C’est parti pour 5 jours de découverte du site d’Angkor et ses environs.
Sur le site d'Angkor
Le site de Koh Ker
Les premiers kilomètres défilent sous nos yeux, la campagne est verte et très cultivée, des arbres fruitiers aux diverses cultures maraîchères. Avant de rejoindre Siem Reap, notre camp de base pour visiter les différents temples, nous faisons un premier arrêt à Kok Ker.

Kok Ker, c’est la mystérieuse capitale khmère, un trésor oublié. Elle fut capitale de l’empire khmère sous le règne de Jayavarman IV de 928 à 944 après JC. Le programme de construction fut ambitieux : une série de temples, de vastes réservoirs d’eau et l’emblématique pyramide à sept niveaux. Nous sommes montés au sommet d’où la vue est superbe.

Tous ces édifices furent ensuite abandonnés et rapidement récupérés par la jungle.
Ce n’est qu’au début des années 2000, que ce site fut présenté au monde.
Ici, nous sommes à 120km au nord-est de Siem Reap, c’est donc un site à l’écart des endroits touristiques et nous sommes la plupart du temps seuls. C’est très appréciable de pouvoir s’imprégner des lieux. Les temples sont très éloignés les uns des autres et nous y allons en voiture.

Angkor Wat
Notre guide, Mrs Yok Ho, nous accompagne. Nous avons un pass 3 jours pour le site et ses environs, la zone des temples est immense et s’étend sur 400 km2. Nous visitons en tuk tuk et à vélo.

À Angkor, se trouvent des ruines de temples Khmer, construits entre le 9ème et le 13ème siècle, perdus au cœur des forêts sauvages au nord du Tonlé Sap. Visiter cette ancienne ville médiévale, à moitié ensevelie sous la jungle, offre un véritable voyage dans l’histoire, au cœur d’une vaste et mystérieuse forêt, témoignage d’une civilisation oubliée, au fin fond du Cambodge. L’édifice le plus célèbre et le plus connu des temples de la cité Khmer c’est Angkor Wat.





Le secret de la prospérité de la cité d’Angkor résidait alors dans son art d’apprivoiser les torrents d’eau qui se déversaient en saison des pluies (mousson sud asiatique). Les aménagements hydrauliques permettaient alors de stocker l’eau dans d’immenses bassins (les baray), ce qui évitait les inondations et protégeait les plantations pendant les périodes de sécheresse.
Maîtrisant les eaux, les cultures et nécessitant de plus en plus de forces humaines pour son développement, la capitale s’est alors beaucoup agrandie. Ce sont des temples hindouistes gigantesques qui ont été construits en ces lieux.
En 1181, Jayavarman VII instaure le bouddhisme comme religion officielle. Des temples bouddhistes monumentaux sont construits avec des gigantesques têtes de Bouddha.

En 1243, c’est Jayavarman VIII qui prend le pouvoir et impose l’hindouisme.
Puis un siècle, plus tard, le bouddhisme reprend le dessus.
Angkor a décliné, les systèmes hydrauliques mis en place sont anéantis par le temps.
Les années passant, le site a ensuite été déserté, puis offert en pâture à la jungle qui l’a enseveli sous sa dense végétation.



Entre 1858 et 1861, le naturaliste Henri Mouhot a « redécouvert » le site d’Angkor. Grâce à ses dessins à la plume et à la pointe sèche dans ses carnets de voyage, il apporte de grandes précisions et fait connaître au monde ce site incroyable.
À partir de 1904, Henri Parmentier, archéologue, retourne inlassablement les pierres pour percer les mystères. La parution d’un de ses articles déclenche chez André Malraux l’envie irrésistible de découvrir le site.
Archéologues, naturalistes, écrivains, dessinateurs…se tuent à la tâche, comme envoutés par les lieux. Nous parcourons à vélo le site, découvrons d’autres temples. C’est sympa d’arriver à vélo par les sentiers à travers la jungle. Nous sommes, nous aussi, envoutés par les lieux.

Siem Reap
Siem Reap, c’est la porte d’entrée des temples d’Angkor. C’est d’ici que nous sommes partis chaque jour pour visiter les différents sites. La ville de Sien Reap n’a rien d’exceptionnel, mais elle se révèle agréable avec ses larges avenues, ses marchés et restaurants. Le soir, nous apprécions notre hôtel et surtout la piscine.

Après une journée de visites, notre guide nous propose d’aller au marché de nuit de Sien Reap réputé pour ses stands d’insectes. Des charrettes proposent entre autres des vers à soie, des grenouilles, des sauterelles et des tarentules. Nous goûtons aux vers à soie et aux sauterelles. Les vers à soie, je ne raffole pas. Les sauterelles ont un goût de chips grillées, c’est ni bon ni mauvais. Il faut juste ne pas penser à ce qu’on a dans la bouche. Notre guide raffole des tarentules, elle nous incite à tester, mais nous nous défilons !





Beng Mealea
Le lendemain, nous partons à 80 km au nord de Sien Reap. Le temple Beng Mealea est mon préféré. Étant loin, peu de visiteurs y viennent. Nous sommes seuls quand nous arrivons sur le site. Ici, la nature a repris ses droits. Et, il se dégage une atmosphère calme et magique.
Le temple, les bibliothèques, les galeries, le sanctuaire, une terrasse sont devenus des ruines et des décombres. La plupart sont effondrés et entièrement envahis par la jungle et c’est ce qui à mes yeux en font son charme

Les arbres poussent tout autour et les racines et les lianes s’entrelacent avec les colonnes et les blocs de grès. Les arbres tentaculaires dont le faux fromager et le ficus étrangleur envahissent le temple. C’est pourquoi, il est souvent considéré comme un trésor caché dans une sorte de jardin secret.


Banteay Srei
Puis, nous rejoignons Banteay Srei qui est baptisé la citadelle des femmes. Il est entièrement décoré de reliefs proches de la perfection. C’est un vrai petit bijou de l’art khmer sculpté dans ce grès rose qui prend différentes teintes suivant l’orientation du soleil.

Banteay Srei est devenu célèbre au travers de l’aventure de Malraux qui y vola un bas-relief et deux apsaras en 1923.
Nous découvrons des singes en pierre, des façades gravées d’une multitude de motifs floraux et de gracieuses figurines. Sur le slinteaux, ce sont des svènes de la mythologie brahmanique, de véritables dentelles.




Le lac Tonlé Sap
Pour compléter nos quelques jours dans la région, nous partons en bateau sur le lac Tonlé Sap situé près de Siem Reap. Le lac Tonlé Sap se gonfle et se dégonfle au rythme des moussons. En avril, il est assez bas.

Le peuple khmer a installé des villages lacustres depuis la nuit des temps, des maisons sur pilotis très hautes ainsi que des villages flottants. Tout se fait par bateau, l’école, les courses et bien sûr la pêche !




Ces quelques jours au Cambodge à sillonner le site d’Angkor ont été comme hors du temps. Une belle découverte.
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- Le temple Beng Mealea
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Magnifique reportage, comme toujours ! Merci Julie !!!
Merci Natalie, c’est un plaisir de partager.
Impressionnant cet autre monde